Amour, nous t’aimons encore, qu’est ce qui brille encore
devant nous ?
Pliés, toi, dans notre squelette nous déforme, et nous
accompagne vers la fin,
Œil dans l’œil de l’amour, nous t’aimons, entends-tu
tout l’étendu de nos bras ?
Dans notre grande absence, nous aimons, la hanche, cloison de
deux vagues, la hache de combat, vers
nous volante, le flanc, mosquée de la barbe, et nous aimons, la catastrophe
sismique, et nous aimons, se faire
battre et sentir nos trous par les bâtons, et nous aimons, la chaussure, sur la
figure du père,
Qu’est ce qui brille encore devant nous ?
La brindille de la
fin, la brindille de la fin dans un trou, la gifle, le mouvement,
Tu nous as fait souffrir amour-soufre, par le feu dans la
brume, tu as fait de nous soufre, et par le feu nous t’avons fait, Soufre,
L’amour dans notre squelette nous déforme joliment, et par les cavités dans la chair nous
explosons, et nous voici poème projeté sur
les murs, et nous voilà dans nos rues, des créatures malformées qui s’ouvrent, sans père-maître
l’immortel, et nous voici des oiseaux fracassés suivant la marche des pigeons,
et nous voici ici et là en même temps voyant l’aurore en feu
Qu’est ce qui brûle encore devant nous ?
Le beau désastre, l’amour
réinvente l’embrasement, et nos pupilles s’ouvrent à cette montagne en
flamme, un sein qui tète le monde
étincelant, et l’amour devant nous prend feu, et la lettre est transformée dans
un mouvement, une nouvelle gifle donnée intérieurement par la peau, et nous allons, des
queues de comètes envahissant le ciel renversé, mère sans le cri de l’enfant,
Amour, encore, nous t’aimons, entends-tu tout l’étendu de nos pas brûlées? Amour, nous
t’aimons amour, amour, et le père, sans amour que veut-il ? Une chaussure
au visage?
Amour, visage dans un visage dans un visage, main dans une
main dans une main dans un visage, dans une main dans un visage dans un visage
dans un visage, dans une main dans une main, dans un mouvement brillant,
brûlant, bruyant